J'aurais pu te dire que tu manques à ma vie, que ton absence tourmente, que je ne comprends pas. Comme sur le quai d'une gare quand tu attends quelqu'un qui ne viendra jamais, tu reste là, tu t'interroge, tu regarde les voyageurs passer devant toi un par un, pourtant, aucun ne ressemble à celui que tu attendais.
Tu te sents mal, plantée là dans un coin pour éviter le flot des voyageurs, à assister à un défilé d'inconnus qui trainent derrière eux leurs bagages, de personnes anonymes toutes différentes par leur aspect ou encore leur parfum, tu n'a pas raté un visage alors que tu n' attends qu'un regard que tu ne croise pas.
Finie cette joie de se retrouver, terminé le départ vers la destination tant attendue, le voyage tourne court en faisant du sur place. Tu attends et tu attends encore en te trouvant stupide de rester là, incapable de partir, en ayant toujours une bonne raison de patienter encore et encore un peu alors que ta seule compagnie est le vide ou le trop plein ambiant et tous les bruits autours de toi.
Trainant des pieds, tu regardes à droite, à gauche avant de revenir sur tes pas. Evidemment que l'on finit par se lasser, puis passer à autre chose, on s'en va à un moment donné en laissant la gare derrière soi comme une pendule géante, juste capable de vous donner l'heure.
On monte dans sa voiture, puis on reprend la route la tête pleine de questions, c'est aussi ca la vie quand on a fait confiance.