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Un soir, un nouveau départ

sylvie Ponee Par Le 20/07/2012 0

Dans Petit journal

Arrivée de la gare, un soir de pluie à Rouen, capitale de la Normandie, j'étais arrivée encombrée de quelques valises aussi pesantes que l'angoisse qui m'envahissait dans une ville ou je ne connaissais personne. Je restais là plantée sous un arrêt de bus, en me demandant même si j'étais seulement du bon coté de la route. La nuit tombait et rien ne passait à par les voitures. Plantée entre mon inquiétude et le vent glacial du mois de décembre, je ne fixais que les lueurs orangées étendues sur le macadam par deux réverbères devant moi. J'étais perdue, curieusement livide de toute pensée concrète. Ce fut pourtant ici que commencèrent tous mes efforts vers un avenir plus clément. Je parvins ce soir là à destination dont à vrai dire je n'avais pas vraiment cherché l'orientation. Le froid, la panique et le manque d'argent m'avaient fait rater mon dernier bus depuis longtemps. La chance m'épargnait la honte lorsque qu'une voiture s'arrêta à ma hauteur. Je n'écoutais que vaguement les explications du conducteur qui, baissant sa glace s'évertuait à m'expliquer qu'il ne fallait pas rester là à une heure aussi tardive. Prise en charge bagages en main, je lui donnais la seule adresse que je possèdais dans ma poche. Le trajet me paraîssait long car je n'avais rien à dire. Je regardais défiler les rues. Enfin déposée au pied d'une sombre batisse, je balbutiais surement un merci avant de chercher l'ombre d'une sonnette. Je voyais enfin au bout d'un moment un couloir s'allumer à travers la porte vitrée puis une amie descendre de l'escalier. Elle était charmante d'ailleurs, je l'avais rencontré plus tôt dans un stage ou elle m'avais laissée son adresse en cas de besoin. Elle s'appelait Mireille et travaillait à l'époque dans un restaurant routier à la bouille un carrefour à l'entrée de Rouen. Elle avait un coeur d'or, elle n'a pu m'hébergée que deux jours mais m'a aidée pour tout trouver du boulot et une chambre à coté de la sienne. Nous avons donc passées deux jours dans la même pièce car la superficie de son studio et l'humeur de la propriètaire ne permettait pas d'en faire autrement. J'ai voulu la remercier quelques temps plus tard, mais la vie est con et je ne l'ai jamais revue. On ne se parlait pas beaucoup mais on à rigolé pas mal de fois le soir ou on avait regardé un vieux film en noir et blanc. Elle était une fille simple et sympa, une fille bien en somme. Elle était accaparée par son travail la journée et moi dans ma petite chambre de 18m2, a décrocher un emploi. Je me rappelle encore de son parfum, poison. Ayant à présent les clefs géantes d'une chambre je n'avais qu'un lit, une commode et une fenêtre devant moi. Cela me suffisait pour contenir ma fierté à l'intérieur. Je pouvais penser, dormir, recommencer à vivre normalement même au prix de toutes les épreuves qui m'attendaient par la suite....

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