De retour, dans les supermarchés

sylvie Ponee Par Le 16/12/2014 0

Dans Une longue aventure, l'histoire de ma vie

Après mes mésaventures de la Haie de Routot, je revenais à Rouen ou j'ai ramé un peu mais j'ai retrouvé un petit appart et un boulot. De retour dans un magasin dont je tairais le nom, rue Orbe, juste derrière l'Hotel de Ville. En fait d'appartement comme souvent en centre ville s'était plutot une piaule avec un coin cuisine. Le style d'appartement que l'on ne peut pas meublé sinon on ne peut plus rentrer mais peu importe pour quelques mois, je savais ou dormir. Le fils de mes amis avait eu l'idée de prendre aussi un studio sur le même palier, ca promettait d'être calme car lui ne bossait pas souvent. J'aimais pas vraiment les gens qu'il fréquentait même si moi, je ne fréquentais pas grand monde. Je me suis juste acheté une petite table en chène que j'ai toujours d'ailleurs et un canapé, j'avais 20 ans. Je suis rentrée dans mon boulot à m'occuper des fruits et légumes et je me rappelle encore de la bande son qui se mettait en route à 8h00 pile quand je passais la porte. "Imagine" de Catherine Lara, du coup, je pouvais plus la voir cette chanson. Les filles qui fesaient partie du personnel étaient toujours aussi bêtes et tordues que dans la première grande surface, à jouer des coudes pour avoir un sourire narquois du patron. Moi, j'en avais rien à faire, je bossais la pour manger et manger seulement vu le salaire. Je fesais mon train train, je commencais à connaitre tous les gens du quartier, ceux qui avaient l'air triste, sans boulot, avec des chaussures usées, les autres n'attiraient pas mon attention. J'allais chercher dans la réserve ce qui allait être pour la benne le lendemain et je leur donnais sous les légumes dans une cagette. Trois mois plus tard, je recevais les félicitations de mon patron car le chiffre d'affaire de "mon" rayon entre guillemet avait augmenté de 4%. Ils n'ont jamais su qu'a donner ce qui est de toute facon perdu amenait les gens a venir régulièrement. Je comprenais dans leurs regards, je savais lire leurs difficultés et parfois leurs peines car j'avais traversé les mêmes. Pour me remercier, il m'a donné la responsabilité du rayon libre service mais qu'est-ce que j'en avais a foutre. Leur système de réussite ne m'interressait pas de toute façon. Je bossais, je prenais des cours, je bossais... J'ai finis par cumuler les heures le matin, l'après midi, le soir et la nuit pour payer mes cours. Un responsable remplacant est venu pendant quelques mois, je ne me rappelle plus de son nom, un breton,  je crois Leguenec un truc comme ca enfin on sait jamais s'il se reconnait.. Il sortait de l'école de commerce l'écal et n'était pas vraiment chiant. Il me courait juste un peu après mais il à remballé son scénario quand il s'est appercu que je m'en foutais complètement. Je n'étais pas dans cette vision, pas encore et pour un bon moment. Peut être car on avait tenté de faire de moi quelqu'un d'autre, qu'on m'avait brimée, je m'interressait plus vraiment au rapport homme femme que je rejetais peut être comme la peste. J'avais besoin de me construire encore pour relever la tête, regarder les autres dans les yeux en étant moi. Pas facile quand tant de gens vous on bousculés en en étant fiers, de ne pas devenir sauvage. Je me plaisais dans cette liberté ou je voyais la vie au quotidien comme elle est. Juste un peu de temps pour rèver, observer, prendre du recul mais pas de temps pour l'écrire car il me fallait travailler. Je lisais en revanche pour travailler mon français. L'amitié de gens qui venaient me voir régulièrement me réchauffait le coeur, car la routine s'était installée pendant quelques mois. Le même bus, le même escalier, les mêmes bruits aussi des fois. J'ai trouvé une vieille machine à écrire, de celle si vous l'avez connue qui restait bloquée quand les baguettes de frappe s'emmèlaient d'un seul coup. Modeste souvenir quand j'y pense car je trouvais ca pratique en plus. Quelques mois sont passés, le renouvellement de mon contrat à durée déterminée et je commençais à m'ennuyer. Je fesais de plus en plus d'heures, jusqu'au jour ou un matin ou le responsable ne m'a pas vraiment respectée. J'ai dis à mon patron "Vous êtes un con" et oui finit le bon temps, il était revenu remplacer le stagiaire. Finit l'ambiance au beau fixe que je m'étais casser le cul à instaurer, il fallait être con à l'époque, se faire des vacheries... Je lui ai donc dis merde et je me suis barrée. ¨Pour la petite histoire, je me rappellerais toujours d'un client qui est venu s'interposer entre lui et moi à la caisse à l'ouverture en lui disant "Si elle vous dit que vous êtes un con  alors c'est vraiment que vous devez être un con".

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